L’éco-conception logicielle : un enjeu à aborder pas à pas

Créer des applications plus respectueuses de l’environnement : c’est tout l’intérêt de la démarche d’écoconception logicielle, qui suscite de plus en plus d’intérêt chez les développeurs comme chez les utilisateurs. Néanmoins, l’ampleur du défi peut constituer un frein pour les entreprises désireuses de faire leur transition vers le numérique responsable. Simon LANDAIS, concepteur-développeur chez A5Sys, nous présente les grandes étapes pour aborder cette démarche pas à pas.

Qu’est-ce que l’éco-conception des logiciels ?

L’écoconception numérique désigne un ensemble de pratiques permettant de réduire l’impact environnemental des logiciels, et plus largement des services numériques que nous utilisons au quotidien. Elle s’inscrit dans la notion plus large de « green IT« , ou informatique verte, qui vise à diminuer l’empreinte sociale, environnementale et économique des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Face aux préoccupations écologiques croissantes, les acteurs du développement logiciel doivent eux aussi réduire leur impact en proposant des solutions moins consommatrices en ressources, mais aussi plus sobres. Ainsi, l’écoconception implique de se focaliser sur l’essentiel en évitant les fonctionnalités superflues, sans pour autant nuire à l’expérience utilisateur.

Quels sont les enjeux de l’éco-conception numérique ?

Sur le plan environnemental, l’écoconception logicielle répond à plusieurs enjeux :

  • Diminuer la consommation d’énergie des logiciels en améliorant le code et en adoptant des technologies plus performantes.
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2) des applications.
  • Minimiser les déchets électroniques en concevant des produits plus durables, qui ne requièrent pas des renouvellements de matériel réguliers.
  • Valoriser l’image de marque de l’entreprise, qui peut mettre en avant son engagement pour le développement durable auprès de ses clients, collaborateurs et partenaires.

Quelles sont les étapes clés du processus d’éco-conception ?

Pour entrer progressivement dans une démarche d’éco-conception logicielle, il est indispensable de se sensibiliser au sujet et de hiérarchiser les actions à mettre en œuvre, tout en s’appuyant sur des outils adaptés.

1) S’informer sur le numérique responsable

Se lancer dans une démarche d’éco-conception est une intention louable, mais attention à ne pas foncer tête baissée ! Dans un premier temps, il est essentiel de se familiariser avec cette notion.

"Il existe des ressources externes pertinentes pour avoir une première approche du sujet. Par exemple, le MOOC "Sensibilisation Numérique Responsable", proposé par l'Institut du Numérique Responsable, est un programme court de formation qui peut être consulté par toute personne souhaitant se sensibiliser. La Fresque du Numérique est un autre outil intéressant pour comprendre de manière ludique les enjeux environnementaux du numérique. L'objectif est d'obtenir une vision globale du numérique responsable, dont l'éco-conception n'est qu'une composante. En effet, la notion de numérique responsable ne se cantonne pas à l'optimisation des ressources utilisées lors du développement d'un logiciel : elle possède également une dimension sociale. Par exemple, l'accessibilité des applications à l'ensemble des utilisateurs, y compris les personnes handicapées, fait partie intégrante de cette démarche. Elle inclut aussi le matériel utilisé, mais aussi les pratiques de l'entreprise qui a développé le produit. "Pour prendre un exemple absurde, imaginons que j'aille au travail en hélicoptère tous les jours pour développer un logiciel éco-conçu. Le logiciel sera peut-être conforme aux principes de l'éco-conception, mais la démarche globale dans laquelle je l'ai créé n'est pas du tout responsable."

La Fresque du Numérique - A5sys // Éco-conception
Illustration - Fresque du numérique

2) Identifier les actions prioritaires

L’éco-conception numérique implique une bonne connaissance des ordres de grandeur. En effet, certaines décisions ont un impact majeur sur la performance environnementale d’un logiciel, tandis que d’autres n’ont qu’un effet marginal. Il est donc essentiel de hiérarchiser les actions à mettre en œuvre et de se focaliser, en priorité, sur les plus efficaces.

"Ce qui a le plus gros impact environnemental, ce n'est pas le logiciel lui-même, mais la fabrication du matériel permettant son utilisation : ordinateurs, smartphones, serveurs... En matière d'éco-conception, l'objectif premier est donc d'éviter l'achat de nouveau matériel ou le remplacement de terminaux existants. Par exemple, s'il s'agit d'un logiciel utilisé en interne par une entreprise, il faut  connaître le matériel utilisé par les collaborateurs et faire en sorte que l'outil fonctionne sur les terminaux existants. Il faut alors tenir compte de la puissance des machines, de leur ancienneté ou encore des dimensions des écrans."

Ainsi, il est primordial de faire le point sur le matériel utilisé dans l’entreprise dès la phase de cadrage du projet. De cette façon, les développeurs pourront prendre en compte les exigences de compatibilité dès le départ.

Après le développement, pendant la phase de qualification, il est également pertinent de tester le logiciel sur des appareils anciens, afin de vérifier qu’il fonctionne fluidement et qu’il s’affiche correctement sur différentes tailles d’écran.

"Cela permet de se rendre compte des éventuels défauts du logiciel. On utilise parfois des composants qui consomment beaucoup de puissance de calcul et qui ont du mal à fonctionner sur de vieux terminaux : ces tests peuvent nous amener à les remplacer par des composants plus simples."

Mais qu’en est-il des logiciels grand public, qui s’adressent à une grande diversité d’appareils ? Ici, la compatibilité de la solution doit être la plus large possible. Par exemple, une application web fonctionnant sur un navigateur doit pouvoir fonctionner correctement en toutes circonstances, même sur un ordinateur ancien.

"Dans le cas d'une application mobile téléchargeable sur un store, il faut prendre en compte les exigences liées à l'installation de l'app sur le téléphone. Par exemple, un utilisateur pourrait voir s'afficher un message lui disant que son système d'exploitation est trop ancien. Il serait alors incité à racheter un smartphone alors que son appareil lui convenait peut-être très bien jusqu'à présent."

La recherche d’un logiciel performant et rapide est également une priorité. Par conséquent, compenser une application mal optimisée par l’acquisition d’un serveur plus puissant va à l’encontre de l’écoconception.

3) Utiliser des outils de mesure

Une fois les grandes orientations fixées, il est indispensable de s’appuyer sur des outils de mesure pour évaluer le niveau d’écoconception du logiciel et l’améliorer si nécessaire.

"Nous utilisons notamment EcoIndex. C'est un outil très simple qui permet de tester l'impact environnemental d'une page web et de lui attribuer un score sur 100. Concrètement, il sonde la page pour voir si elle est simple à lire par le navigateur, si elle effectue beaucoup de requêtes HTTP... Plus la page est simple, plus le score est haut, car cela signifie qu'un terminal ancien sera en mesure de l'afficher rapidement. D'ailleurs, ce type d'outil peut être facilement utilisé par un client, qui peut même avoir des exigences de score basées sur EcoIndex. Ainsi, le prestataire s'engage à créer des pages web qui atteignent un score minimal."

Enfin, dans le cas d’un site internet ou d’un logiciel existant, il est préférable d’amorcer une démarche d’amélioration continue. En utilisant des outils de mesure comme EcoIndex, il convient de faire le point sur la situation actuelle et d’identifier ce qui aura le plus d’impact au niveau environnemental. Il est alors possible d’améliorer petit à petit le score d’un logiciel ou d’une page web, en effectuant les améliorations adéquates.

A5sys vous accompagne dans votre démarche d’écoconception logicielle

"Les bonnes pratiques les plus importantes sont celles qui sont mises en place durant la phase de conception du logiciel, au moment de la définition du besoin. Des mauvaises décisions prises à ce moment-là peuvent avoir des conséquences négatives à long terme, et il sera difficile pour les développeurs de rectifier le tir. À l'inverse, des bons choix peuvent avoir des impacts très positifs par la suite. C’est pourquoi A5sys accompagne les entreprises pour identifier les actions prioritaires en matière d'écoconception."

La création d’une application performante et rapide est non seulement profitable pour l’expérience utilisateur, mais aussi pour l’environnement. En effet, légèreté et temps de chargement réduits sont synonymes de sobriété. 

"Au final, l'écoconception s'intègre naturellement dans les bonnes pratiques de développement que nous suivons chez A5sys. D'autant plus que nous avons une formation interne sur le sujet, ainsi qu'un "starter kit" pour les applications que nous créons qui contient nativement plusieurs pratiques d'écoconception."

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Simon Landais
Simon Landais, concepteur / développeur chez A5sys
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