Entraide et réemploi des outils numériques : Partie 1

Aujourd’hui, c’est Simon, qui vous parle de son engagement associatif pour un numérique solidaire et plus responsable. Ce retour sera fait en 2 parties. Dans la 1ère, il sera question de définir ce qu’est le réemploi d’outils numériques ; en quoi est-ce nécessaire et à qui peut bénéficier cette action. Dans la 2nde partie, Simon met en lumière les logiciels et navigateurs à privilégier pour du réemploi et nous irons encore plus loin dans cette démarche.

Simon, qu’est-ce le collectif « Entraide numérique Couëron » ?

Le collectif « Entraide numérique Couëron » a pour objectif d’aider des personnes rencontrant des difficultés avec le numérique, de réparer et réemployer du matériel informatique. Nous œuvrons pour l’inclusion numérique, contre la facture numérique. Nous sommes actuellement 4 bénévoles impliqués.

Nous sommes soutenus par l’Union des Associations Socioculturelles de Couëron qui nous a permis d’avoir une salle pour nos permanences et identifie pour nous les bénéficiaires des ordinateurs de seconde main que nous pouvons leur donner.

Comment fonctionne votre collectif ?

Nous fonctionnons sur deux temps. Le premier, est une permanence un mercredi soir par mois, où nous proposons toutes aides sur le numérique.

Et le second, est la mise en place de repair’café une fois par trimestre : le « Bidouille Café » organisé par le centre socioculturel Pierre Legendre.

Concrètement l’aide que nous apportons est surtout à destination de personnes qui sont démunies face au numérique. Le terme « illectronisme » désigne ce manque de connaissance pour mener ces actions numériques qui nous paraissent simples lorsque nous avons l’habitude de les faire. Cela peut être envoyer un mail ou se connecter quand il y a une double authentification. Ces gens-là viennent surtout sur la permanence du mercredi soir. Et pour les réparations, c’est réparti sur les 2 temps proposés.

Pourquoi faut-il essayer de réparer et de réemployer son matériel ?

Ci-dessous, sur le graphisme, vous avez des impacts environnementaux d’une unité centrale sur tout son cycle de vie. Nous constatons que beaucoup d’impacts environnementaux (changement climatique, acidification de l’eau, eutrophisation) se concentrent sur la phase de « pré-manufacturing ». Il s’agit de toute la partie d’extraction des métaux et leur raffinage. Et nous voyons bien que sur la fabrication elle-même, il y a peu d’impact. Nous pourrions donc faire des ordinateurs « Made In France » que l’impact total ne changerait pas grand-chose. Ce qu’il serait plus utile, serait d’avoir des mines en France et d’en réduire les impacts, ou mieux, d’éviter de produire de nouveaux matériaux numériques et de prolonger la durée de vie des objets existants, d’où nos actions de réparation et de réemploi.

Source : UC de PC coréen, taux de recyclage de 46%, Choi et al, 2006

 

L’utilisation va consommer un peu d’électricité et après sur la fin de vie, ça va être de de la toxicité à cause des métaux lourds qui sont dans le matériel. Il est donc très important de recycler et de ne pas le jeter dans la poubelle tout-venant.

Une 2ème raison de faire durer son matériel, est que nous arrivons vers des pénuries de matière première. (voir donc ci-dessous). Nous constatons que la production stagne, voire même décroit sur certaines quantités alors que la demande explose. Cela va engendrer des tensions et une augmentation des coûts, il est donc important de préserver les ressources que nous pouvons réutiliser.

Source : IEA (Agence Internationale de l’Energie)

 

La 3ème raison concerne les impacts sociaux. Actuellement, il y a des enfants qui travaillent dans les mines et dans les décharges de déchets électroniques en Inde et en Afrique. Dans les décharges, les déchets électroniques sont brulés pour récupérer les métaux. Cela engendre la fuite de produits toxiques qui contaminent les nappes phréatiques et provoque par exemple des mortalités, des malformations infantiles et des cancers.

Aussi l’association Electronics Watch, met en avant le fait qu’il y a du travail forcé dans les usines où sont confectionnés les ordinateurs. Leurs passeports leur sont confisqués, les heures supplémentaires sont obligatoires…

En France, beaucoup de gens ne sont pas équipés et sont donc obligés de se déplacer dans des centres sociaux pour avoir accès à un ordinateur en libre-service. Ils doivent donc prendre beaucoup de temps pour les actions numériques, que ce soit pour chercher un emploi, ou faire des recherches dans le cadre scolaire.

A qui s’adresse vos actions de réemploi ?

Il y a deux types de réemploi.

La première concerne des gens qui viennent pour réparer leur ordinateur trop vieux et/ou trop lent. Dans ce cas, nous suggérons de passer l’ordinateur sous Linux, il pourra alors être encore utilisé quelques années.

Le second est la collecte solidaire d’ordinateurs, que nous pourrons redistribuer justement à des gens qui ne sont pas encore équipés et qui n’ont pas les moyens financiers de le faire.

Partie 2

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